Mais il n’était pas interdit au soldat de porter sur lui des objets affirmant ses convictions religieuses ou des croyances ésotériques dans la mesure où ils restaient discrets. Outre les médailles les «vierges de poilus» qui pouvaient être des Ste Vierge, Ste Thérèse, St Aintoine, Jésus, St Georges, St Joseph ou autre, étaient des sujets en étain de petites tailles (2 à 3 cm) insérés dans des tubes ou étuis en métal blanc ou en buis. Souvent cousus à l'intérieur des ourlets de capotes ou vareuses et portés en permanence ces objets de piété appellant à une protection divine, également considérés comme porteurs de chance furent extrêmement courants durant toute la guerre parmi les soldats.
Les briquets furent l’occasion de retranscriptions des inspirations religieuses ou philosophiques de leur possesseurs, évoquées quelquefois de manière symbolique ou détournée, que ce soit en couverture ou à l’intérieur.
La foi chrétienne et les briquets d’aumôniers
La croix est très fréquemment représentée ; l’histoire populaire voudrait que le terme missel soit associé aux briquets porteurs de la croix (et ensuite par extension à tous les briquets en forme de livre) lesquels étaient offerts par les soldats aux aumôniers militaires. Cependant il n’y a pas de traces officielles de telles pratiques, par ailleurs non évoquées dans la littérature des tranchées pourtant abondante. Mais les termes «missels» et «briquets d’aumôniers» sont restés.
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La représentation du ciboire est aussi à mettre au compte de la foi chrétienne
On trouve également en très grand nombre la croix de Lorraine. Celle- ci a une double signification, religieuse car la barre supérieure supplémentaire est la représentation exagérée du « titulum » INRI de la croix christique, et politique puisque c’est aussi le symbole de la Lorraine et donc de la reconquête des « provinces perdues » et cette forme patriotique fréquemment associée au chardon ne pouvait qu’être favorablement accueillie par tous, y compris par la hiérarchie militaire.
D’autres références religieuses plus militantes font figurer en particulier le «Sacré cœur de Jésus » prôné par un mouvement catholique traditionnaliste auquel les autorités militaires et civiles se sont opposées.
Les porteurs de chance et de bonheur
Les objets faisant appel à la protection divine côtoyaient des approches plus païennes censées elles aussi protéger le soldat. Une symbolique très usitée à l’époque et oubliée pour une grande part depuis.
Le trèfle à 4 feuilles, peut- être le plus fréquemment représenté :
Et même 1 trèfle à 3 feuilles !!
Les signes maçonniques
Au même titre que les symboles religieux, les signes d’appartenance aux ordres maçons devaient être discrets, rejoignant ainsi ceux de la société civile. Les évocations sur les briquets sont détournées ou allusives et lorsqu’il s’agit de médailles le rapport à la maçonnerie est seulement évoqué à l’intérieur d’un graphisme ou d’une gravure plus générale
L'étoile de David à 6 branches est un symbole très important tant des rites maçoniques que du judaïsme.
Gravures ou motifs soudés évoquant les outils maçons.
Médailles soudées d’appartenance à une loge :