On en voulait à la guerre, aux chefs incapables responsables des morts inutiles mais on ne remettait pas en cause le principe d’une nécéssaire victoire contre l’agresseur et l’obligation quasiment sacrée de reconquérir les « provinces perdues ». L’acceptation du sacrifice nécéssaire à la sauvegarde du pays, du drapeau, le secours des compagnons d’arme ressort clairement des écrits des poilus. Même au plus fort des mécontentements exprimés en 1917 ce ne fut pas la nécessité de la guerre qui fut remise en cause mais essentiellement les stratégies ineptes d’un commandement passéiste entraînant des milliers de morts pour rien si ce n’est la gloire mesquine d’un communiqué au profit de tel ou tel officier supérieur et aussi l’absence de considération pour la vie du soldat de base par des états-majors lointains.
Les témoignages qui en restent sur les briquets sont divers. Peu sont sanguinaires, la plupart sont des appels à la reconnaissance du statut de poilu en tant que personne ou des manifestations de patriotisme au travers de symboles matériels ou historiques.
Rares sont les appels à la mort du boche opposé au vaillant soldat français. Voir la gravure intérieure à la rubrique "La femme et la sexualité"
Ce briquet est bien connu des collectionneurs car il figure à la page 167 du livre de P. Warin "Artisanat de tranchée et briquets de poilus" et faisait partie de sa collection . Un squelette revêtu de l’uniforme allemand et fumant une pipe démesurée pilonne avec un énorme canon de 420 une ville dont on ne distingue plus que les ruines. Un bandeau ironique indique « La civilisation passe »
Je remercie tout particulièrement Christophe Blanc pour s’être dessaisi de ce briquet unique. Allez voir son site : « Les briquets de poilus en Aveyron » , il vaut le détour.
La fierté de combattre vaillamment ressort de la représentation fréquente de la croix de guerre, médaille nouvelle crée en 1915
Par contre certaines parties de leur équipement dont le casque et la baïonnette faisaient leur fierté ainsi que le canon de 75 emblématique de la supériorité française.
Le terme « poilu » n’était pas d’usage courant chez les soldats qui y avait vu au départ une connotation péjorative.
Les soldats se représentaient eux-mêmes ou leur camarades sous forme de portraits et au naturel sans glorification particulière.
De nombreuses médailles issues de « journées » se retrouvent soudées sur les briquets.
Les médailles des « journées » glorifiant le soldat ont été fréquemment utilisées pour orner les briquets.
Rappel de la devise de Verdun « On ne passe pas » et de la défense héroïque dans le village de Fleury sous Douaumont, entièrement détruit après avoir été pris et repris 16 fois en 2 mois, sacré après l’armistice village « Mort pour la France » ; ainsi que la bataille autour du fort de Thiaumont lui aussi totalement détruit
Il y eu également dans le cadre des « journées « de nombreuses médailles reprises sur les briquets consacrées aux orphelins, aux blessé, aux veuves …
Célébration de la bataille de la Marne dans le cadre d’une « journée » et «honneur aux Serbes» dans une autre journée.
Médaille très connue signée Lalique au bénéfice de l’Orphelinat des Armées.
La devise GLORIA VULNERATIS PRO JURE ET LIBERTATE (gloire aux blessés pour le droit et la liberté) figure sur cette médaille honorant les blessés de guerre éditée par la Croix Rouge en 1915 et sur laquelle on retrouve les symboles représentant les pays alliés combattant à cette date : France , Belgique, Royaume Uni, Russie, Japon, Serbie et Monténégro
Rare représentation d’une infirmière (nurse en Anglais) caractéristique de la dévotion des soldats à leur égard
On doit également inclure dans les symboles patriotiques les grands personnages fondateurs de l’histoire nationale et dont la vie était montrée en exemple : tels que
Mais aussi les grands hommes de la guerre dont certains font l’objet d’un véritable culte.
Tous ces briquets revendiquent une guerre nécessaire et juste contre la barbarie et l’injustice Allemande et pour le droit.