Beaucoup de briquets ne peuvent être intégrés dans des catégories précises compte tenu de leur particularités.
Certains sont des livres mais pas des briquets. D’autres sont des briquets à usage spécifique. Quelques uns portent des dates curieuses ou des gravures bizarres difficiles à interpréter. Enfin il y a ceux qui sont de tailles exceptionnelles.
Des livres mais pas des briquets
Quelques exemples :
Des bijoux
Pour l’un présence d’une pierre semi précieuse enchâssée et pour l’autre travail de gravure de style arabisant sur du laiton argenté.
Des briquets de table
Les grandes tailles sont peu fréquentes dans la mesure où la vocation première des briquets était d’être portés pour une utilisation fréquente et pratique. En particulier, dans les 1ers temps des tranchées où l’armement spécifique à une guerre de position faisait défaut et que les poilus usaient d’expédient pour se défendre, on peut difficilement imaginer un soldat allumer la mèche d’un pétard à raquette avec un briquet de la taille d’une bible sorti de sa poche. Les briquets « de table » sont donc des productions de fin de guerre ou d’ateliers et destinés à être ramenés à l’arrière.
Dates ou lieux curieux
Pourquoi 1928 ? Il ne s’est rien passé cette année là au niveau historique ou militaire. La facture du briquet, le type de gravure, la taille droite de la roulette et la plaque de taxe 1911 ne laissent aucun doute : il s’agit bien d’une pièce de tranchée. On pourrait donc en conclure que le graveur s’est trompé en plaçant un 2 à la place du 1. Mais je reste ouvert à d’autres interprétations
Ce briquet fait partie d’une série de 2 dont l’un est vierge de toute inscription. Les caractéristiques techniques caractérisent une fabrication 14/18. On peut alors penser que ce briquet ayant appartenu initialement à Desbats a été offert par ce dernier à Jean Morel et que la date a été gravée pour l’occasion au début de la drôle de guerre en 1939.
Ces 2 briquets font référence curieusement à la ville de NICE dont l’un avec la date 1940 !
Motifs curieux
Portefeuilles et Maroquins
On trouve quelquefois des briquets avec ceinture ou fermeture à l’image des anciens grimoires.
Cet accessoire permettait de les transporter ou de les protéger de manipulations hasardeuses.
Certains petits écoliers transportaient aussi leur livres de cette façon.
L'Armistice
Il y a peu de missels faisant état du 11 Novembre 1918. Or la production des briquets de tranchées ne s'est pas arrêtée à cette date . Pourquoi ?
Les Prisonniers de Guerre
La plupart des objets issus des camps ne sont pas en métal donc rares sont les briquets qui font mention des PG.
Le 310 ème RI (réserve du 110ème RI) fut constitué en août 1914 et dissous moins de 2 ans après en juin 1916. Pourquoi ? Entre ces deux dates il a été purement et simplement anéanti, puisqu’ayant perdu plus de 1000 hommes sur un effectif de 1200 soit un coefficient de perte de plus de 80 %. Le facteur de ce briquet fut parmi les rares survivants, fait prisonnier et expédié en Allemagne dans le camp n° 60 (L pour lager = camp en allemand). Quant à la mention « Souvenir de misère » elle témoigne pudiquement des épreuves subies par son possesseur.
Ce briquet doit être considéré comme un document aussi précieux qu’émouvant caractéristique de 1916 à Verdun.
Faux , bidouilles et arnaques
Il y en a, hélas ! Peu au niveau des briquets mais beaucoup dans l’artisanat classique. Le monde anglo-saxon en a fait malheureusement une spécialité et il faut faire preuve d’une extrême vigilance à l’égard des pièces présentées sur le web. La notion de « trench art » y est en outre beaucoup plus large. Débutants s’abstenir !!
Voici cependant un « Kronprinz » bien français ou tout est faux. Son fabricant sévit régulièrement sur un grand site international d’enchères bien connu.
Voici non pas un faux, mais une copie réalisée il y a quelques années par un remarquable bricoleur.
Fabrication à l'ancienne à s'y méprendre! Mais l'expérience a fait la preuve que le nombre d'heures passées à cette fabrication et donc, le coût de production, rendent illusoire le moindre profit en cas déventuelle revente.