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Bienvenue sur ce site aux passionnés d'histoire et collectionneurs d'artisanat de tranchées.

Vous y trouverez ou retrouverez des thèmes pour compléter éventuellement vos recherches dans un domaine qui vous est cher. Je ne prétends pas, bien sûr, à l'exhaustivité dans ma démarche de collectionneur mais au travers d'une collection (les livres) dans la collection (les briquets de poilus) je pense avoir acquis au fil de plus de 50 ans (eh oui !) une expérience et un ensemble de connaissances qu'il m'a paru normal de partager.

Mes observations pourront apparaitre à certains comme purement spéculatives ou quelquefois totalement iconoclastes, surtout aux "experts" autoproclamés qui apparaissent nombreux depuis 2014, profitant d'une période porteuse en anniversaires, commémorations, expositions et autres manifestations dont une bonne partie a seulement vocation à permettre à leurs organisateurs d'exister eux qui n'avaient auparavant jamais ouvert un ouvrage sérieux sur la Grand Guerre et souvent regardé avec dédain ou condescendance quelquefois attristée les objets de mémoire de nos grands-parents pieusement recueillis par les vrais passionnés. Ce sont d'ailleurs parfois les mêmes qui professent sans honte leurs critiques du patriotisme, de l'amour du pays et des valeurs qui ont motivé le sacrifice des poilus trahissant ainsi sans vergogne au nom d'une modernité culturelle à base de repentance et de trahison de l'histoire ce que ces soldats dans leur majorité ont véritablement pensé, ressenti, vécu, et exprimé dans les objets qu'ils ont fabriqué.    

 

Je veux d'autre part rendre justice à l'Art des poilus pris en tant que tel et non pas intégré au "militaria" ou inclu dans un Art dit populaire ou se complaisent les commentateurs ou présentateurs d'émissions culturelles, ventes aux enchères et autres manifestations. En quoi d'ailleurs l'art "populaire" se différencie-t-il de l'art tout court ? N'y a-t-il pas dans l'ajout du mot populaire une certaine forme de condescendance ou de déconsidération fâcheuse ? Ne serait-ce pas en réalité la marque d'esprits critiques trop germanopratins imbus d'une culture en gants blancs soit disant classique laquelle ne connait rien ou pas grand-chose au sujet qui nous passionne ou qui ont  refusé de s'y intéresser au seul motif qu'il s'agit d'un art né spontanément souvent dans l'urgence entre des mains trop souvent calleuses et dont les propriétaires mettaient encore du sens au mot travail ? Y aurait-il un Art avec un grand A pour les intellectuels branchés et un art avec un petit a pour les "petites gens " ? Il serait judicieux  que L'Art des poilus prenne une juste place à côté de la peinture, de la sculpture, ou de la littérature etc...Et qu'il soit bien classifié à part et non pas noyé dans d'autres références culturelles comme c'est trop souvent le cas.

 

Les briquets livres

Pourquoi consacrer une collection aux seuls briquets en forme de livres (appelés aussi missels) au détriment de tout les autres artisanaux, semi industriels, ou industriels ?

Cela tient au fait que les missels ont une particularité unique… c’est que chacun est unique !

En effet, en dehors d’une rare série de briquets industriels tous sont artisanaux et différents. Dans les centaines de briquets que j’ai eu entre les mains, conservés ou non dans cette collection, ou les milliers d’autres que j’ai vu, aucun n’est superposable à un autre en forme, en poids, en dimensions ou en juxtaposition de métaux. Chaque briquet est différent des autres et témoigne de créativités différentes même s’ils ont une inspiration technique commune.

Le missel est un objet personnel, qui raconte  une histoire d’homme souvent intime.

Dans les séries que j’ai reconstituées au fil des ans, fabriquées par certains poilus habiles qui en faisaient une spécialité, aucun briquet n’est identique à l’autre, même s’ils s’inspirent du même modèle initial (voir "matière & technique").

Les briquets «classiques» semi ou totalement industriels dont des centaines de milliers ou plus d’exemplaires strictement identiques on fait le bonheur des poilus non bricoleurs, restent impersonnels mais les missels sont des objets très individualisés. En cela, ils se rapprochent des briquets dits « de forme ». Il y a bien sur un nombre considérable de missels ne comportant aucune inscrition ou gravure particulière et ils resteront à jamais anonymes mais ceux-là aussi sont bien individualisés dans leur forme, composition, présentation, dimensions, des plus simples aux plus travaillés. La juxtapositin de chacune de ces créations à côté des autres aurait pu inspirer P. Verlaine car " Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre " !

Contrairement aux briquets issus en tout ou partie du commerce, qui ne comportaient pas de mention particulières en dehors des symboles qu’il véhiculaient au travers d’une iconographie d’ailleurs très riche, le missel possède des surfaces plates et larges, permettant d’y graver des noms, des lieux, des dates, des évènements, toutes indications qui en font des objets de mémoire et de références historiques venant étayer ou confirmer ce qu'ont vécu nos grands ou arrières grand parents, leur souffrances, leurs espoirs et leur foi.
 

Les encriers

Je me suis intéressé aux encriers, car ils ont recoupé très fréquemment les thèmes véhiculés par les missels. D’une part leur mode de fabrication durant le conflit s’est superposé à celui des briquets aussi bien par les matériaux utilisés que les techniques d’assemblage ou de gravure et d’autre part comme pour les briquets chaque réalisation manuelle peut être considérée comme unique.

C’est ainsi que briquets et encriers sont associés dans toutes les collections généralistes d’artisanat de tranchée.

Par contre la spécificité de l’écriture a initié leur développement avant et après la guerre ce qui justifie une approche un peu différenciée des encriers dits « de poilus ».


Mais que ce soient briquets ou encriers, ces mémoires de métal qui ont survécu jusqu’à nous, doivent être préservées en tant que patrimoine historique, entretenues et transmises comme les symboles d’une génération d’hommes sacrifiés dans une période courte mais dramatique, que nous serions tous coupables d’oublier.